N’en déplaise aux oiseaux de mauvais augure, l’informatique est promise à un bel avenir. Selon la Dares(1), le nombre d’informaticiens devrait progresser de 53 % entre 2000 et 2010.Un taux de croissance supérieur à celui de la décennie précédente, qui, à 47 %, était déjà exceptionnel. L’informatique se place, de fait, comme la fonction la plus prometteuse juste après les cabinets d’étude et la recherche et développement (+66,3 %).L’Insee et la Dares estiment que, actuellement, le nombre d’informaticiens oscille entre 350 000 et 400 000. La création de postes concernerait ainsi un minimum de 185 500 professionnels. Une croissance d’autant plus significative que les départs en retraite seront, dans le même temps, particulièrement faibles : 5 200 par an entre 2001 et 2005, puis 6 000 jusqu’en 2010.L’effet papy-boom joue très peu dans un secteur où les 50 ans et plus ne sont que 11,2 %. C’est, de loin, le taux le plus bas, toutes fonctions confondues.
Des déficiences dans la gestion prévisionnelle de l’emploi
S’il peut paraître paradoxal de parler de pénurie alors que le secteur des NTIC montre des signes de ralentissement depuis le printemps 2001, l’histoire récente (de 1998 à 2000) a montré que l’absence de prévisions à moyen terme entraînait d’inévitables tensions du marché de l’emploi une fois la reprise initiée.” Pris dans un sentiment d’urgence permanent, le monde informatique n’a pas de gestion prévisionnelle de l’emploi “, déplore Claude Seibel, du Commissariat général du plan. Président du groupe Prospective des métiers et des qualifications, il vient de remettre un rapport judicieusement intitulé ” Entre chômage et difficultés de recrutement : se souvenir pour prévoir “(2).Cette étude anticipe sur les besoin structurels en informaticiens dans les prochaines années. Au début des années 2000, la situation n’est plus celle d’il y a quinze ans, indique-t-elle. Compte tenu du degré d’intégration de l’informatique, “les entreprises n’ont pas d’autre choix que de faire fonctionner leur système en s’adaptant en permanence “. Et ceci, que ces évolutions soient choisies (PGI, Internet) ou subies (euro, an 2000).Une partie des besoins viendrait également d’une “réorientation des informaticiens vers des emplois mieux payés, moins précaires et/ou aux conditions de travail meilleures”, avec des mouvements du public vers le privé, de l’industrie vers le tertiaire, des SSII vers les entreprises utilisatrices.Autre problème soulevé : la jeunesse des salariés du secteur (32-33 ans de moyenne d’âge en SSII) et, en corrélation, les lacunes en matière de gestion de carrière. Dès 1980, l’Apec avait cerné le portrait-robot de ” l’informaticien à risque ” : “Un analyste-programmeur de quarante ans, autodidacte, cadre, très bien rémunéré, et ayant atteint son niveau d’incompétence.” A-t-il beaucoup changé aujourd’hui ?(1) : La Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques a publié Prospectives des métiers à l’horizon 2010 : une approche par familles d’activité professionnelle et L’évolution des sorties d’emploi vers la retraite et la préretraite ?” Une approche par métier. Ces documents sont téléchargeables sur le site Travail.gouv.fr.
(2) : Disponible sur le site Plan.gouv.fr.
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