Avez-vous déjà essayé de littéralement mettre le nez sur une oeuvre d’art, au Louvre ou ailleurs ? Si vous avez peur de la réaction des surveillants, vous aller pouvoir vous rattraper sur Internet. Google Earth a numérisé
quatorze ?”uvres exposées au musée du Prado, à Madrid, dans une résolution telle que le moindre détail (et défaut), du trait ou de la matière, la moindre trace du travail du temps sont restitués comme si vous les voyiez à l’?”il nu, sur
place.Les Ménimes, de Velasquez, Le cardinal de Raphaël, Les fusillades du 3 mai de Goya… Google les a photographiés avec une résolution de 14 milliards (*) de
pixels. En fait, des centaines de clichés numériques, chacun concentré sur une partie de la toile, ont été pris pour chaque ?”uvre qui a ensuite été reconstituée comme un puzzle. Le jardin des délices, triptyque de Jérôme
Bosch, en a nécessité 1 600 à lui seul. Autant de dire que vous pouvez remiser votre téléphone mobile / appareil photo…
Les craquelures de la peinture
Pour y accéder, il faut ouvrir l’application Google Earth (si vous l’avez déjà installée) et vous diriger directement au Prado. Le musée est représenté en 3D virtuelle sur les vues aériennes de la capitale espagnole. Il suffit de
cliquer dessus et une galerie d’images avec les quatorze tableaux apparaît.Vous accédez ainsi à une vue du tableau sélectionné assorti d’outils de navigation qui permettent de zoomer, de dézoomer, de vous déplacer sur la toile. Et là… Le drapé de la robe du cardinal de Raphael, les
craquelures de la peinture sur l’autoportrait de Dürer, l’ombre d’une abeille sur les pétales d’une fleur dans Les Trois Grâces de Rubens, pour ne citer que ces exemples, sont saisissant. Il faut aller très loin dans le zoom
pour arriver à une image floue d’une infime partie du tableau.Impressionnant donc, mais c’est,finalement, le seul intérêt, être impressionné. Pas vraiment par la toile, étant donné les conditions d’exposition (une petite reproduction sur écran d’ordinateur et sous une lampe de bureau), mais par la
précision de la copie numérique. Selon l’AFP, ce projet date d’il y a dix mois quand la conceptrice du projet Clara Rivera, employée chez Google Earth, a visité le Prado. Il faut s’y résoudre : les soirées diapo sont belles et bien
enterrées.(*) Correctif : 14 milliards de pixels, et non pas 14 millions, comme nous l’écrivions lors de la première publication de cet article. Merci aux lecteurs attentifs qui nous ont signalé cette erreur.Un zoom sur Le jardin des délices de Bosch, permet de déceler les craquelures de la peinture.
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