Neuf mois après sa création et au terme d’un processus de sélection qui a porté sur pas moins de 35 appels à projets, l’ANR (Agence nationale de la recherche) a dévoilé, la semaine dernière, la liste des projets
retenus dans le cadre de sa programmation 2005 (voir encadré ci-dessous).Sur les 5 400 dossiers reçus, qui représentaient une demande financière totale de 2,4 milliards d’euros, 1400 projets conduits par 4 500 partenaires (dont 800 entreprises) ont été sélectionnés.
Ils vont prochainement bénéficier des crédits dont l’Agence a été dotée pour cette première année, soit un montant global de 540 millions d’euros, le coût total des projets étant de l’ordre de 1,3 milliard d’euros.
Un financement moyen de 690 000 € pour les programmes en partenariat public-privé
Le CNRS est le premier bénéficiaire des crédits publics (30 %), suivi par les entreprises (19 %), puis par les établissements d’enseignement supérieur (15 %). En moyenne, le financement de l’ANR pour chaque
projet s’élève à 380 000 euros pour 3,2 partenaires. Le financement moyen est de 280 000 euros avec 2,5 partenaires pour les programmes tournés essentiellement vers la recherche publique et de 690 000 avec
4,9 partenaires pour les programmes en partenariat public-privé. Ces derniers correspondent à certains réseaux de recherche et d’innovation technologique qui existent déjà, mais dont les financements ont été suspendus ou fortement
réduits en 2003 et 2004. C’est notamment le cas du RNRT (télécoms), du RNTL (logiciels), du Riam (multimédia) et du Predit (transports terrestres).D’autres réseaux, connus sous d’autres noms, ont été rebaptisés et redynamisés : R3N (ex-RMNT) dans le domaine des nanotechnologies, et PAN-H (ex-Paco) sur la thématique de l’hydrogène et de la pile à
combustible. Enfin, certains programmes sont entièrement nouveaux, par exemple ARA SSIA (sécurité, systèmes embarqués et intelligence ambiante) et Solaire, dans le domaine du solaire photovoltaïque. Notons, en outre, que le financement des actions
de recherche publique précédemment assuré par des fonds incitatifs du ministère chargé de la Recherche (Fonds national de la science et Fonds de la recherche technologique) a été transféré à l’ANR.Parmi les quatre thématiques retenues par l’Agence, celle intitulée Matière et information, portant sur les technologies de l’information, les matériaux et les nanotechnologies, se voit attribuer 130 millions d’euros
de financements publics pour 220 projets. 1000 équipes en sont bénéficiaires, dont 290 entreprises (collectivement premières bénéficiaires des crédits avec une part de 34 %). Six appels à projets ont été lancés dans le domaine
des technologies de l’information dont trois en partenariat public-privé : RNTL (technologies logicielles), Riam (multimédia) et RNRT (télécoms). Les trois autres (masse de données, sécurité et calcul intensif) font appel à la recherche
publique. Le financement de l’ANR est de 87 millions d’euros dans les TIC dont près de 40 % à destination de l’industrie.La thématique Matière et information comporte également un appel à projets partenarial visant à l’émergence de nouveaux matériaux et procédés respectueux du développement durable, ainsi qu’un appel à projets portant sur
trois grands axes : les microcomposants et microsystèmes pour l’électronique, les nanomatériaux, les nanobiosciences et technologies (notamment dans le cadre du réseau de recherche et d’innovation technologique R3N).Une autre thématique, intitulée Energie durable et environnement, concerne également les applications de l’électronique. Elle se voit attribuer 100 millions d’euros pour 150 projets. 900 équipes en sont
bénéficiaires dont 270 entreprises (collectivement premières bénéficiaires des crédits avec une part de 32 %). Dans cette thématique, citons notamment trois appels à projets : Hydrogène et pile à combustible, Solaire photovoltaïque et
Energie dans le bâtiment. Par ailleurs, l’ANR participe au financement du Predit, réseau de recherche et d’innovation technologique consacré aux transports terrestres.
La période de réalisation des programmes pourra s’étendre sur trois ans
Le ministre délégué à la Recherche et à l’Enseignement supérieur, François Goulard, s’est félicité du succès rencontré par les appels à projets de l’ANR auprès de la communauté scientifique, et a insisté sur la
nécessité d’assurer une continuité en 2006 avec les programmes retenus cette année. Il a toutefois précisé que seul un nombre limité de nouveaux programmes pourra être initié l’année prochaine.Les financements alloués aux projets sélectionnés en 2005 couvrent une période de réalisation pouvant aller jusqu’à trois ans et sont affectés de manière flexible à des dépenses d’investissement, de fonctionnement ou de
personnel contractuel. Il s’agit en principe de subventions : aucun remboursement des financements versés par l’Agence n’est en effet prévu, notamment pour les aides aux entreprises, à condition toutefois que les
partenaires des projets mettent en ?”uvre les moyens prévus dans les contrats de projets.
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