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100 millions de dollars US pour imposer PacketVideo

Les grandes man?”uvres se multiplient dans le domaine du streaming pour terminaux mobiles. Malgré les déboires de l’industrie des télécoms, les jeunes pousses qui nous promettent de la vidéo sur téléphone portable ne cessent de conclure partenariats et levées de fonds.

Dans la course qui opposent Luxxon, Emblaze Systems et PacketVideo, cette dernière vient de frapper un grand coup financier.Créée courant 1998, cette entreprise californienne vient de recueillir 100 millions d’euros pour une valorisation ?” fait remarquable ?” supérieure de 40 % par rapport au tour précédent. Cette levée de fonds rassemble un grand nombre d’acteurs qui placent PacketVideo en position d’imposer un standard industriel.On trouve parmi les investisseurs historiques de PacketVideo, Crédit Suisse First Boston, Philips, Intel Capital, Siemens Mustang Ventures, Texas Instruments, Reuters Group PLC, Qualcomm Inc., Nexus Group, Sonera, Sony Corporation of America, Time Warner et des membres de la famille Rockfeller. Les nouveaux entrants de ce cinquième tour sont BFD First Global Partners, GE Equity, Kyocera, Mobile Internet Capital, Motorola, MTI Llc, SAIC Venture Capital Corporation, Softbank Technology Group, Sun Microsystems et Wheatley Partners.Cette somme record tombe à point après la dernière levée de fonds conclue au mois de mai 2000 et portant, à l’époque, le total des montants investis à 42,5 millions de dollars. PacketVideo avait en effet pris l’habitude de boucler un tour de table financier tous les six mois en moyenne.

“Cette levée de fonds nous donne entre 18 et 24 mois d’autonomie”, affirme Patrick Parodi, directeur du développement de PacketVideo pour l’Europe du Sud.

Passage à la commercialisation

Après deux années d’investissement en recherche et développement, l’essentiel des fonds sert désormais à financer l’essor international de l’entreprise. Déjà présente en Amérique du Nord et en Asie, PacketVideo a pris pied en Europe, en Grande-Bretagne et en France. La jeune pousse devrait prochainement ouvrir des filiales “dans tous les pays où se prépare la mise en place de réseaux de génération trois, ou deux et demie : Allemagne, Scandinavie, Italie, Espagne “, poursuit Patrick Parodi.Au-delà du montant des fonds obtenus, PacketVideo affiche surtout sa satisfaction d’avoir su convaincre au moins un acteur clé de chacune des strates du marché du multimédia sans fil : opérateur (avec Sonnera), fabricants de terminaux (Siemens, Motorola, Qualcomm) ou de processeurs de traitement du signal (Texas Instruments), producteurs d’informations et de programmes (Time Warner, Reuters, Sony). Ce succès repose sur la capacité de leur technologie à maintenir une qualité minimale de l’image, quel que soit l’état de la connexion. Le format est, même aujourd’hui, utilisable sur GSM à un débit de 1,5 image toutes les 2 secondes.

Ventes de licences, de services et royalties

A mi-chemin entre le consortium industriel et la start-up, PacketVideo a néanmoins mis en place un plan d’affaires pour se développer de façon indépendante. Le modèle économique de l’entreprise se fonde, selon Patrick Parodi, sur une combinaison de trois facteurs : la vente de licences, le service et l’intégration, et des royalties.PacketVideo ambitionne de vendre des licences d’utilisation aussi bien aux éditeurs de services de vidéo mobile, qu’aux opérateurs ou aux constructeurs (qui devront acquérir les algorithmes de décompression). La start-up a pris soin de bien séparer les algorithmes de compression et de décompression, de sorte à assurer l’interopérabilité avec les autres formats. Il n’existe pas aujourd’hui de standard international pour la vidéo mobile.La facturation de services de conseil et d’intégration s’inscrit dans une politique de partenariat avec les équipementiers qui détiennent le portefeuille client.Plus étrange, PacketVideo espère également tirer profit du prélèvement d’une marge sur les communications multimédias sans fil véhiculées grâce à son format. En effet, avec le lancement du GPRS, les opérateurs vont passer du mode de la facturation à la durée à celui de la facturation à l’octet. Un modèle dans lequel tous les acteurs de la chaîne pourront se servir : les fournisseurs de contenus (Reuters), les opérateurs (Sonera), les constructeurs (Trium), et, enfin, les fournisseurs de solution (PacketVideo).C’est sur ce dernier point que repose l’éventuel succès de la transmission de données multimédias sur les terminaux mobiles. Modèle que Patrick Parodi ne pense pas qu’il soit possible de reproduire sur Internet où pourtant les algorithmes de compression de limage de cette puissance se font attendre.

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Laurent Campagnolle