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100 Mbit/s : bientôt le très haut-débit

Les prochains débits Internet proposés aux particuliers atteindront les 100 Mbit/s. Comment ? Grâce à l’emploi de la fibre optique jusque chez l’abonné.

Après le haut débit, voici maintenant le très haut débit. Votre connexion ADSL plafonne à quelques mégabits par seconde ? Ce sera bientôt un débit allant de 50 à 100 Mbit/s que vous proposeront les fournisseurs d’accès à
Internet. Le secret de cette petite révolution tient dans l’emploi généralisé de la fibre optique, déjà utilisée pour transporter des informations sur de longues distances (plusieurs centaines, voire milliers de kilomètres).Pourquoi la fibre optique ? Parce que comparée à d’autres moyens existants, elle offre une très faible atténuation du signal transporté, tout en autorisant des débits très élevés. La fibre optique est ainsi capable de fournir des
débits de plusieurs térabits (soit des millions de mégabits !) par seconde.Si les opérateurs plébiscitent tous la fibre, ils misent en revanche sur des technologies différentes (voir infographie ci-dessous). Deux grands principes se dégagent. Le premier consiste à déployer la fibre
optique jusqu’au pied des immeubles, ce qu’on appelle le FTTB (Fiber To The Building). Dans ce cas, la fin du trajet est assurée par un autre moyen (câble coaxial ou fils de cuivre) : c’est une solution mixte.

Les grandes villes en priorité

L’autre grand principe adopté par les opérateurs est le FTTH (Fiber to The Home), où la fibre optique est tirée jusqu’au domicile de l’abonné : c’est le tout-optique !Du point de vue de l’opérateur, le choix d’une technique par rapport à une autre dépend surtout du réseau qu’il a déjà construit et des investissements que cela va engendrer. Déployer la fibre optique coûte en effet cher en matériel,
mais aussi en travaux de génie civil, car il faut trouver comment acheminer la fibre optique, ce qui signifie, au besoin, de casser trottoirs et routes. Les opérateurs estiment ainsi le coût d’un nouvel abonné entre 700 et 2 000 euros, en
fonction de la solution retenue ?” le FTTB étant moins onéreux que le FTTH ?” et de l’endroit de résidence.Conséquence directe : ce sont les zones densément peuplées (grandes villes et immeubles), plus rentables, que ciblent les opérateurs. Paris sera d’ailleurs la première grande étape du chantier, le vaste réseau d’égouts de la
capitale facilitant le passage des fibres. Pour les autres, il faudra attendre plusieurs années : le fossé lentement comblé entre les villes et les champs pour l’ADSL risque d’être encore plus profond pour la fibre optique. A moins que les
collectivités ne suivent l’exemple de Pau : la ville et son agglomération ont déployé leur propre réseau public de fibres optiques loué ensuite aux opérateurs.

De nouveaux usages à inventer

Voici donc en cours de réalisation la promesse d’un débit dix fois supérieur à ce que l’on connaît actuellement. Mais à quoi employer ce mirifique débit de 100 Mbit/s ? Il va vraisemblablement profiter au développement des
offres vidéo par Internet : réception simultanée de plusieurs chaînes télévisées, programmes en haute définition, vidéo à la demande.On s’oriente également vers une démultiplication des usages d’Internet au sein du foyer. Chaque membre de la famille possédant son ordinateur individuel pourra mener une existence indépendante sur Internet sans nuire à la qualité de
la connexion des autres.D’autres emplois restent à inventer. On peut ainsi imaginer la généralisation des logiciels disponibles exclusivement en ligne, sans rien installer sur son PC, et accessibles de manière totalement transparente pour l’utilisateur via
le navigateur Internet. Bref, avec le très haut-débit, Internet n’a pas fini de modifier notre quotidien… à condition d’être patients.

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Olivier Lapirot