Sur le Vieux Continent, le nombre et l’emplacement des points d’accès restent décisifs dans le choix d’un prestataire d’accès au réseau internet. En effet, la mobilité des employés accompagne l’ouverture du système d’information aux partenaires. Attention, donc, à l’accumulation des appels facturés à la durée, comme c’est le cas avec les accès RTC et RNIS. Une contrainte qu’ignore la technologie ADSL. Dorénavant, les paramètres de disponibilité, de qualité de service et de temps de réponse (latence des équipements) pèsent également dans la balance.
Soutenir une cascade de services IP
L’entreprise paneuropéenne gagnera à retenir un acteur possédant une dorsale IP internationale. Mais lorsqu’un site web stratégique connaît une charge soudaine de trafic, le fournisseur d’accès à internet doit révéler d’autres aptitudes spécifiques : “Un vrai mode en rafales -ou “burst”- est nécessaire pour soutenir les pics de trafic causés par une campagne de communication. Cela peut faire toute la différence entre deux fournisseurs “, explique Eric Clermontet, directeur général de Kalumet, bâtisseur des sites de l’UCPA et de Nouvelles Frontières. “L’offre de connectivité de l’opérateur PSInet est l’une des seules à encaisser ce type de crêtes“, estime-t-il avant d’évoquer le revers subi par les encyclopédies Universalis lors d’une première mise en ligne mal calibrée. Des critères économiques orientent aussi l’entreprise dans son choix d’accès au réseau mondial (lire le témoignage ci-contre).
Or, les schémas d’interconnexion évoluent rapidement. À charge du prestataire d’accès d’anticiper les futurs services profitables à ses clients et de refondre sa plate-forme à l’aide des meilleurs équipements d’accès ou autour des commutateurs adéquats. “ Le FAI et les fournisseurs réseaux doivent s’entendre et se comprendre vite pour apporter une bonne maîtrise technique et de bonnes analyses au client final “, cautionne Bruno Adamolle, le PDG de l’intégrateur réseau AACom. Un pré-requis indispensable pour bâtir des services intranet et internet critiques.
Aujourd’hui, le marché européen des fournisseurs d’accès est entré dans une phase de consolidation : le rythme d’apparition de nouveaux acteurs diminue, et les opérateurs traditionnels et nationaux mêlent leur infrastructure à un maillage planétaire grâce aux accords d’interconnexion (ou “peering”), ou par suite de fusions-acquisitions. À l’avenir, les serveurs d’applications seront davantage hébergés chez le FAI ou l’ASP, par-delà le serveur web. Et puisque ces serveurs quittent le réseau local d’entreprise, les responsabilités en cas de défaillance en font autant : “Nous avons des engagements à tenir, témoigne Eric Clermontet. Il nous faut donc trouver les infrastructures et les partenaires capables de les tenir avec nous. ”
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