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1. Plébiscité, le protocole doit pourtant évoluer

Simple protocole devenu la base de tous les réseaux modernes, IP doit apporter des évolutions très attendues dans sa version 6.

Quoi de plus logique ? Internet Protocol, protocole de niveau 3, est devenu le fondement d’internet et des réseaux utilisant ses technologies. Les paquets IP transportent en effet aujourd’hui toutes les informations : données, voix et vidéo. Pourtant, il y a tout juste une trentaine d’années, à l’aube de ce qui allait devenir internet, on a commencé par utiliser X 25, protocole de niveau 3 du modèle OSI, issu du monde des télécoms. Mais, handicap majeur, il n’offrait pas de routage dynamique.Les routes étaient alors définies par l’exploitant. Et, en cas de panne réseau, la reconfiguration se révélait très lourde. En tout cas, cela supposait une supervision centralisée, facilement envisageable chez un opérateur, mais beaucoup moins au sein de la communauté des chercheurs, berceau du net.Un réseau répondant aux besoins de l’arméeDe plus, la petite histoire raconte que le Département américain de la défense, qui s’intéressait à ces initiatives, désirait un réseau capable de fonctionner même partiellement détruit (Arpanet). D’où la nécessité d’un routage dynamique. L’idée d’IP était née. Et, avec elle, le concept de réseau orienté sans-connexion.En effet, dans un réseau téléphonique, un circuit – jadis physique, aujourd’hui devenu virtuel – relie en permanence les deux correspondants le temps de la communication. Il est établi au moment de l’appel et rompu ensuite : c’est le mode orienté connexion. Avec IP, pas de circuit virtuel : c’est le mode orienté non-connexion. Chaque paquet est analysé individuellement par un routeur. Et ce même si deux paquets successifs vont exactement vers le même destinataire.Sur le principe du routage dynamiquePour orienter correctement un paquet, les routeurs communiquent en permanence entre eux afin de tenir à jour leurs tables de routage (images de la topologie du réseau). Pour ce faire, ils utilisent un protocole : RIP (Routing Information Protocol), le plus primitif ; OSPF (Open Shortest Path First) à l’intérieur d’un réseau ; BGP4 (Border Gate Protocol V4) entre réseaux, etc. Dès qu’un routeur est en panne ou qu’un lien est coupé, ses voisins l’apprennent. Ils modifient automatiquement leurs tables et recalculent de nouvelles routes : c’est le principe du routage dynamique.Par ailleurs, le mécanisme TCP (Transport Control Protocol), situé au niveau 4, a été mis en place pour garantir l’intégrité des données. Il effectue les acquittements et les demandes de retransmission éventuelles, à l’inverse d’UDP (User Datagram Protocol), aussi au niveau 4. C’est le ” best effort ” à l’état pur. IP était parfait pour des trafics peu sensibles aux délais et sans caractère prioritaire. Désormais il en va tout autrement, puisque les réseaux IP ont tendance à devenir universels et multiservices.Les avantages du routeur-commutateurUne mutation s’impose donc. Ainsi, le routeur, trop lent, empêchant une commutation rapide, évolue vers le routeur-commutateur. La bande passante, qui se mesure encore en mégabits par seconde, se voit offrir des gigabits, voire des térabits par seconde par l’infrastructure optique. Quant aux mécanismes de qualité de service affectant des priorités aux différents types de trafic, totalement absents d’IP à l’origine, ils font leur apparition avec les mécanismes Diffserve, repris dans IPv6.

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Jean-Pierre Soulès