Les premières mesures à prendre ne sont pas forcément les plus chères ou les plus compliquées. “J’estime que 30 % de mes cadres sont avant tout sensibles à l’environnement humain, constate Guy-Hubert Bourgeois, président de Beijaflore, un cabinet de conseil technique qui emploie 250 salariés. C’est-à-dire qu’ils ont besoin de travailler dans un cadre serein, où règne une certaine harmonie. Et pour eux, la feuille de paye est secondaire, même si elle reste évidemment importante “. S’intéresser à sa santé, ses loisirs, sa famille… certains cadres sont, en effet, très attachés à ces marques d’intérêt de la part de leur hiérarchie immédiate. Un sens de l’autre qui ne se décrète pas. D’où la nécessité d’une incarnation des valeurs de l’entreprise par les dirigeants eux-mêmes.Certains ont décidé de jouer à fond la carte de la transparence des équipes, comme Micropole-Univers. L’intégrateur web propose à ses salariés de réaliser un clip vidéo de trois minutes leur permettant de se présenter, au-delà du strict curriculum vitae, à leurs collègues. C’est l’occasion de mettre en scène ses hobbies. “Depuis 1998, nous en avons réalisé une centaine, indique Alain Chagneau, vice-président de ce groupe qui frôle aujourd’hui les 700 salariés. Et ils sont tous visibles sur intranet.”
Une rencontre mensuelle informelle avec les salariés
Reste à savoir si ces vidéos ont toujours un impact. Car il n’est pas forcément facile d’être original et percutant dans sa présentation. Mais cette sollicitude ne doit pas fonctionner à sens unique. En général, les cadres sont très demandeurs d’informations sur leur société. Et si les managers prétendent souvent que la porte de leur bureau est toujours ouverte, rien ne vaut les séances à bâtons rompus. Au sein de l’agence web Full Six, qui emploie 250 personnes, le président Marco Tinelli organise chaque mois une rencontre avec les salariés, sans ordre du jour. Libre aux cadres présents de l’interroger sur les perspectives du groupe, les tendances du secteur… Le compte rendu est ensuite diffusé sur intranet.“Je suis favorable à cette forme de responsabilisation. Par contre je suis opposé aux parts variables des rémunérations qui sont liées aux résultats, prévient Marco Tinelli. Pour moi, cela s’apparente à payer les gens avec un élastique.” Il a préféré instaurer un dispositif plus original. À chaque fois que l’un des associés de l’agence décroche un budget, il reçoit une somme équivalant à 15 % de la marge nette dudit budget. Et charge à lui de la répartir au sein de son équipe… ou de tout garder.À une autre échelle, le groupe Pinault Printemps Redoute organise le même type de rencontre. Baptisée Agora, elle réunit quatre fois par an ses jeunes cadres. Et à l’issue de cette manifestation, ils soumettent à la question leur président Serge Weinberg. Chez Cisco Systems, le directeur général pour la France, Thierry Drilhon, fait le point sur les résultats du groupe une fois par semaine, via l’intranet.
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