Ils ont rêvé d’un MIT à la française. D’un lieu unique d’où jailliraient les projets NTIC les plus aptes à traverser nos frontières. Alors, six grands acteurs de la recherche en informatique et télécoms ont choisi
d’installer 1 200 de leurs chercheurs (1 800 d’ici à 2010) dans un même parc de recherche. Baptisé Digiteo Labs, celui-ci est hébergé sur le déjà très scientifique plateau de Saclay. Il a pour vocation première de donner
enfin une visibilité plus unifiée à la recherche française en NTIC. Laquelle existe certes ?” elle donne naissance à des projets de qualité internationale. Mais son éparpillement dans différents organismes ne lui laisse aucune chance au
niveau international.Digiteo Labs est né de la convergence des PCRI (pôle commun de recherche en informatique) et Numatec (pôle spécialisé dans les systèmes complexes). Depuis trois ans, des projets y germent et se concentrent autour d’un thème
précis : la conception et la validation de systèmes complexes, à forte composante logicielle. Une idée qui se décline ‘ du nanoscopique à l’hyperscopique ‘, comme le précisait une chercheuse lors de
l’inauguration du parc, ‘ de la puce au HPC ‘. Là encore, il s’agit de ne pas se disperser inutilement. Les cerveaux de Digiteo Labs cogiteront sur, par exemple, la simulation numérique, le traitement du
signal et les capteurs, ou encore les systèmes cognitifs et interactifs.
Une banlieue en mal d’infrastructures
La priorité : la mutualisation et la valorisation. Le parc de recherche accueillera des start-up au sein d’infrastructures communes. Il sera aussi un support privilégié pour le pôle System@tic (des
membres de Digiteo Labs collaborent déjà au pôle). Financé aussi par les collectivités locales, il devrait vite bénéficier de son nouveau statut : lors de son inauguration, le 4 octobre, Digiteo Labs est, en effet, devenu le seul RTRA
(réseau thématique de recherche avancée) informatique.Sans grincements de dents, le lancement officiel n’a pas totalement échappé à quelques gentilles égratignures. Ainsi, à la question : ‘ Quel nom d’organisme les chercheurs accoleront-ils au leur
en bas de leurs articles scientifiques ? Remplaceront-ils Inria ou CNRS par… Digiteo ? ‘, seuls quelques murmures et rires gênés ont fait écho. Quant aux deux industriels présents, Thales et Motorola, ils
n’ont pu s’empêcher de presser les organismes publics d’optimiser leur organisation, jugée plutôt lente. Mais tous se sont accordés sur une critique : pour attirer les meilleurs chercheurs, il faut des infrastructures.
Aussi scientifique qu’il soit, le plateau de Saclay est au milieu de nulle part, si l’on parle de transports, de distractions, voire d’infrastructures de communication. L’appel à l’Etat s’est fait unanime.
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