Face aux consoles de salon, un nouveau mode d’accès au jeu vidéo est en train d’émerger, à la fois dématérialisé, simple et technologiquement sans limite ou presque : le jeu en téléchargement continu. SFR l’a inauguré en Europe, il fonctionne aux États-Unis, et Sony tâte le terrain.
Le matériel serait une espèce en voie de disparition dans le monde du jeu vidéo : Apple a supprimé les boutons, Microsoft, la manette, et maintenant, c’est au tour des consoles d’être écartées ! Le cloud computing, ou “ l’informatique dans les nuages ”, est de plus en plus utilisé pour les tâches bureautiques (Google Docs), l’écoute de musique (Deezer, Spotify) ou la consultation de vidéos sur le Net. Cette tendance de fond, qui permet d’héberger des contenus sur des serveurs distants et d’y accéder à volonté sans jamais avoir à les télécharger sur un PC, touche aujourd’hui le monde du jeu. On parle de cloud gaming ou encore de jeu en streaming. L’intérêt est évident : se passer d’un équipement supplémentaire coûteux, parfois encombrant, et qu’il est indispensable d’emporter dans ses bagages pour jouer ailleurs que chez soi. Désormais, le moindre netbook ou une box ADSL dotée d’une bonne connexion, peuvent potentiellement se muer en console de dernière génération. En France, SFR a tiré le premier. Sa box (la Neufbox SFR) est la première en Europe à proposer du jeu en streaming. Pour le moment, le catalogue reste assez limité et n’intègre pas les jeux les plus récents.Mais sur le papier, la technologie n’a pas de limite. Pour espérer le succès, il va falloir convaincre les plus grands développeurs et éditeurs de jeux de travailler sur sa plate-forme. C’est dans ce but que G-Cluster, qui fournit la technologie à SFR, a entamé des négociations avec d’autres opérateurs français et européens. Un joli défi à relever. De l’autre côté de l’Atlantique, on fourbit aussi ses armes. OnLive est déjà la principale plate-forme de cloud gaming (lire notre encadré ci-contre) et Sony vient de breveter son Playstation Cloud…
