En à peine plus de six mois, Apple, Samsung, LG, Huawei et HTC on fait passer leur modèle premium au format 18:9, avec à chaque fois des écrans presque sans bords. Avec un slogan comme « Never Settle » (que l’on pourrait traduire par « Ne jamais s’en contenter »), OnePlus ne pouvait ignorer plus longtemps cette nouvelle tendance. Sans attendre la sortie d’un OnePlus 6, le fabricant chinois décline son OnePlus 5 au format panoramique en sortant le OnePlus 5T. Une évolution esthétique qui s’accompagne d’une mise à jour de l’offre photo. Après une hausse tarifaire au printemps, la marque fait souffler ses fans : le OnePlus 5T est vendu au même prix que le OnePlus 5, soit 499 euros pour la version 6 Go / 64 Go et 559 euros pour la version 8 Go / 128 Go.
L’aluminium fait de la résistance
Les cinq constructeurs cités en début d’article ont en commun d’avoir misé sur un habillage en verre. Parfois pour des raisons purement esthétiques, souvent pour permettre la recharge sans fil. OnePlus ne plébiscite ni cette technologie, ni les traces de doigts. Le OnePlus 5T est donc habillé d’un boîtier en aluminium foncé. Nous avons souvent reproché aux fabricants chinois de tomber dans le bling bling. Avec OnePlus, la sobriété est de leur côté.
L’ergonomie du smartphone est classique, avec un bouton d’alimentation placé sur la tranche droite et des boutons de réglage de volume placés sur la tranche gauche. Juste au-dessus, un bouton « mute » permet de couper les sonneries et vibrations. Sur la tranche inférieure, le port USB Type-C côtoie une prise jack. Avec Samsung, OnePlus est l’un des seuls fabricants à ne pas céder à la mode des adaptateurs en plastique pour prise USB Type-C (en lieu et place de la prise jack), si tristement lancée par Apple. Malgré une diagonale d’écran de 6 pouces, la préhension du OnePlus 5T est identique à celle du OnePlus 5. Et pour cause, leurs dimensions restent quasiment les mêmes.
L’écran occupant une grande partie de la façade (un peu plus de 80% contre 73% pour le OnePlus 5), le bouton physique disparaît au profit de boutons virtuels, intégrés à l’OS. OnePlus a choisi de déporter son capteur d’empreintes digitales à l’arrière, au milieu de la partie haute de la coque. Donc à l’emplacement le plus intuitif qui soit. L’élément est sous le double module photo, lui-même placé dans le coin supérieur gauche. A nos yeux, le OnePlus 5T est moins élégant qu’un Samsung Galaxy S8, qu’un iPhone X, qu’un LG V30 ou qu’un Huawei Mate 10 Pro. Mais il est aussi plus discret, plus fonctionnel et probablement plus robuste.
Qualité d’affichage : un mode sRGB bienvenu
La dalle de six pouces se met au format 18:9, particulièrement adapté au jeu vidéo ou à la consommation de films et séries. Fourni par Samsung, l’écran OLED est proche de celui qui équipe le OnePlus 5. Il profite d’une définition Full HD+, soit du Full HD complété par des pixels qui comblent l’élargissement de la zone d’affichage. La résolution reste donc à 402 ppp.
L’OLED assure un taux de contraste infini, ce qui aide la lisibilité en extérieur. La luminosité de l’écran monte à 472 cd/m2. Une belle performance, qui reste inférieure à celles des iPhone X et Samsung Galaxy S8. Comme souvent avec cette technologie – excepté chez Apple, les blancs tirent vers le bleu. Par défaut, nous avons mesuré un dE de 5,60. Le OnePlus 5T ne brille donc pas par sa fidélité des couleurs. Mais un passage en mode sRGB – dans les paramètres – rectifie le tir, en faisant tomber le dE à 2,08. L’opération permet donc d’obtenir des tonalités plus justes et moins flashy.
Regardé. Déverrouillé.
A chaque test d’un smartphone de la marque, nous rappelons notre appétence pour sa surcouche logicielle, OxygenOS. La version 4.7 n’apporte pas de nouveauté majeure, hormis une fonction de reconnaissance faciale. OnePlus a retravaillé la technologie mise à disposition par Google, avec une efficacité à couper le souffle.
La configuration est très rapide. Il faut moins de cinq secondes au smartphone pour enregistrer le visage de l’utilisateur. La vitesse de reconnaissance est quant à elle… démoniaque. S’il s’agit du bon utilisateur face à la caméra, l’accès aux contenus de l’appareil se fait en quelques dixièmes de seconde, y compris dans des conditions de lumière difficiles. En une semaine, nous avons fait appel à la reconnaissance faciale plusieurs centaines de fois, avec un faible taux d’erreur.
Pour renforcer cet effet de rapidité, OnePlus fait en sorte que l’écran ne s’allume qu’une fois la reconnaissance effectuée. Il y a donc un délai – voulu par le fabricant – entre le moment où l’utilisateur appuie sur le bouton d’alimentation et où la dalle s’illumine. Celui-ci reste cependant très bref.
OxygenOS tel qu’on aime, mais…
Avec Oxygen OS 4.7, OnePlus nous sert une surcouche Android dénuée d’applications inutiles, mais qui offre un excellent niveau de personnalisation. L’OS permet de lancer n’importe quelle application en tapotant sur chacun des trois boutons virtuels d’Android, de basculer en mode sombre pour épargner ses yeux ou d’agencer l’écran d’accueil avec davantage de précision que chez la concurrence.
En couplant le puissant processeur Snapdragon 835 (2,45 GHz) à un écran Full HD+ et 6 à 8 Go de mémoire vive, OnePlus confère à son smartphone une fluidité de navigation à toute épreuve. En termes de réactivité, l’expérience utilisateur proposée par le OnePlus 5T est peut-être celle qui se rapproche le plus de celle d’un iPhone. En revanche, nous reprochons à la firme chinoise de ne pas nous offrir Android Oreo dès la sortie de son nouveau fleuron le 21 novembre. La mise à jour se fera début 2018.
Puissance au beau fixe, endurance en légère baisse
Comme le OnePlus 5, son successeur offre une très belle expérience en jeu vidéo. Là encore, l’association entre l’une des puces les plus puissantes du marché et une définition d’écran raisonnable permet d’obtenir une fluidité sans compromis. Le smartphone n’a pas sourcillé – ni chauffé, même après une trentaine de minutes passées sur Riptide GP : Renegade. Un titre particulièrement gourmand en ressources graphiques.
Afin d’évaluer l’endurance du OnePlus 5T, nous l’avons soumis à un test d’autonomie polyvalente. Ce dernier mêle les activités les plus courantes, comme la navigation Web ou la vidéo. Le smartphone s’est éteint après 12h12, soit quelques minutes de moins que le Samsung Galaxy S8 (12h16). C’est également moins que le LG V30 (13h20) ou que les OnePlus 5 (14h12) et Huawei Mate 10 Pro (14h22).
Les résultats sont donc en deçà de ceux du modèle sorti au début de l’été, sans doute du fait du plus grand écran. En les mettant en perspective avec le reste des appareils haut de gamme, ils restent très convaincants. Après une journée active, vous rentrerez avec un smartphone chargé à plus de 30%. Après une journée plus calme, vous pourrez espérer rester au-dessus des 50%.
Double focale : un sacrifice justifié ?
A première vue, il est difficile de différencier le double module photo du OnePlus 5T de celui de son prédécesseur. Pourtant, le rôle du second capteur a été totalement revu. Sur le OnePlus 5, celui-ci allait de pair avec un objectif à focale resserrée – équivalent 38 mm. Sans atteindre l’équivalent 56 mm du second objectif des iPhone 7 Plus, iPhone 8 Plus et iPhone X, il permettait de limiter la déformation des visages en mode portrait. Sur le OnePlus 5T, le second capteur est désormais dédié aux photos en basses lumières.
Voir les photos prises avec le OnePlus 5T en haute définition
Comme le capteur principal, il s’accompagne d’un objectif grand angle équivalent 27 mm et ouvre à f/1.7. Il produit en revanche des images mieux définies (20 Mpix contre 16 Mpix). Dans un environnement très sombre, une fonction logicielle permet de fusionner quatre pixels en un. Selon OnePlus, l’opération permet de réduire le bruit numérique en cas de très faible luminosité.
Nous n’avons pas franchement été emballés par cette annonce. D’après nous, l’apport d’une focale différente – y compris avec du très grand angle, comme chez LG – est immense. Mais le fabricant a jugé que la priorité était d’améliorer la qualité photo en basses lumières. Une stratégie qui répondrait aux souhaits de nombreux utilisateurs.
Ce sacrifice était-il justifié ? Pour le moment, pas vraiment. Et ce pour une raison simple : le second capteur est rarement sollicité. Pour toutes les photos de ce test, le OnePlus 5T n’a sollicité que son capteur principal. Même face à notre mire, avec une luminosité réduite au minimum, c’est le premier capteur qui prend la main. Le résultat est d’ailleurs convaincant, avec de bons niveaux de détails et d’exposition, comme on peut le voir ci-dessus. Il faut être dans une pénombre totale pour que le second capteur se réveille. Le bruit est effectivement moins présent, bien que les matières perdent de leur richesse. Le OnePlus 5T est meilleur que son aîné en basses lumières. Mais le rôle du second capteur devra s’étoffer par des mises à jour logicielles pour légitimer la suppression de la focale 38 mm.
De bonnes performances dans l’ensemble
Dans des conditions plus favorables, le premier capteur du OnePlus 5T produit de très beaux clichés. Le niveau de piqué est très bon, tout comme la gestion de l’exposition. Nous n’avons que rarement eu besoin de recourir au mode HDR pour récupérer toute la texture d’un nuage.
Le smartphone est également plus rapide pour la mise au point et la prise de vue. Sans l’égaler, il s’approche du Samsung Galaxy S8, champion dans le domaine. Le OnePlus 5T fait donc partie des smartphones qui vous permettront de ne pas louper une photo, faute de temps.
Malgré l’harmonisation des deux focales, le mode portrait est toujours présent dans l’application photo – par ailleurs très intuitive. Comme chez Huawei, il se résume à un flou d’arrière-plan (effet bokeh) derrière le sujet. Les algorithmes font plutôt bien leur travail.
Les transitions sont douces et précises. Le OnePlus 5T reconnaît les cheveux avec plus de finesse qu’un iPhone X, qui a tendance à couper les mèches qui dépassent. La qualité vidéo est à la hauteur de la qualité photo, notamment grâce à une excellente stabilisation. Seule une légère déformation des verticales ternit le tableau.
Pour en savoir plus sur le constructeur et la fabrication de son nouveau flagship, consultez notre vidéo : « Dans les coulisses de OnePlus en Chine ».
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