Comme avec chaque terminal sorti depuis trois ans, OnePlus affiche une même promesse : proposer une expérience identique à celles des smartphones les plus chers, à un tarif largement inférieur. Cinq appareils plus tard, le fabricant chinois lance le OnePlus 5. Un produit qui s’accompagne d’une hausse de prix substantielle. Le modèle équipé d’un Snapdragon 835, de 8 Go de mémoire et 128 Go de stockage est vendu 559 euros. Pour 499 euros, vous aurez droit au même processeur, avec 6 Go de mémoire et 64 Go de stockage. Nous avons pu tester ces deux déclinaisons, avec des résultats très proches. Un encadré consacré à leurs différences est placé en fin de test. Sous Android Nougat (7.1.1), le OnePlus 5 rivalise avec les Samsung Galaxy S8, LG G6, Sony Xperia XZ Premium et HTC U11. Avec sa nouvelle offre photo, il pourrait aussi faire du tort à l’iPhone 7 Plus.
Design : un virage pertinent
En voyant le OnePlus 5, difficile de pas penser au grand format d’Apple. La comparaison n’est pas étrangère à l’emplacement et à la forme du double capteur photo retenus par le contructeur. Le matériau choisi par OnePlus – du métal – renforce cette impression de déjà-vu. L’appareil chinois a pourtant ses spécificités, comme l’effet bombé de sa coque arrière, qui l’affine visuellement et le rend très agréable à prendre en main. Pour le reste, OnePlus a fait simple et sobre. La tranche droite abrite le bouton d’alimentation. Sur la tranche gauche, on retrouve les boutons de réglage du volume et le bouton « Silencieux ». Le capteur d’empreintes digitales se loge au niveau du bouton principal.
Le design du OnePlus 5 tranche avec celui des OnePlus 3 et OnePlus 3T. Toujours très fin (moins de 7,3 mm), le smartphone se rapproche effectivement de l’esprit californien. Est-ce nécessairement un mal ? Pas vraiment, dans la mesure où OnePlus fait mieux qu’Apple à de nombreux égards. A diagonale d’écran égale (5,5 pouces), le OnePlus est bien plus compact que l’iPhone 7 Plus. Chez le chinois, l’écran occupe 73% de la façade, contre 67% chez l’Américain. Le OnePlus 5 est également 20% plus léger que l’iPhone 7 Plus, avec 153 grammes contre 188. S’il faut rendre hommage à Apple pour son design qui fait toujours référence, il faut admettre que l’exécution de OnePlus touche à la perfection.
Fidèle à ce qu’il propose depuis le OnePlus X, le fabricant équipe le OnePlus 5 d’une dalle Amoled. Elle affiche une définition Full HD pour une diagonale de 5,5 pouces, soit une haute résolution de 401 ppp. La colorimétrie par défaut est correcte, mais il est possible de la moduler pour coller au mieux à ses préférences. Comme toujours avec l’Amoled, le taux de contraste s’approche de l’infini. La luminosité monte quant à elle à 439 cd/m². Une belle performance, qui n’atteint pas celle du Samsung Galaxy S8 et de ses 548 cd/m². La différence s’est ressentie en extérieur, notamment en plein soleil. Dans cet environnement, la lecture est moins confortable que sur un Galaxy S8 ou un iPhone 7. En dehors de cette situation, la qualité d’affichage du OnePlus 5 reste une valeur sûre.
Une surcouche pleine de (bonnes) surprises
Basée sur Android Nougat (7.1.1), la surcouche OxygenOS accompagne toujours les OnePlus, avec quelques nouveautés pertinentes. La première d’entre elles est aussi élémentaire qu’intuitive : depuis l’écran d’accueil, l’accès au tiroir d’applications ne se fait plus par une icône dédiée mais en effleurant l’écran de bas en haut. Une excellente idée, que l’on retrouve également sur le Galaxy S8, et qui pourrait se généraliser dans les mois à venir.
OnePlus a par ailleurs amélioré son moteur de vibration, moins bruyant que le précédent. S’il est encore loin d’atteindre la qualité de celui d’un iPhone – aucun smartphone Android ne semble en être capable pour le moment, l’utilisateur peut désormais en régler l’intensité, comme chez Apple.
Une fonction de capture d’écran intelligente fait son apparition. Elle permet – entre autres – d’enregistrer une page Web dans son intégralité. Nous avons aussi apprécié le « Gaming Do Not Disturb Mode » qui consiste à désactiver tous les boutons capacitifs en jeu. Cela nous a évité de nombreuses interruptions involontaires – notamment en effleurant le bouton principal – sur des titres se jouant à l’horizontale.
On se plait enfin à retrouver d’autres fonctions de raccourcis, comme l’appui long sur l’un des trois boutons capacitifs pour lancer une application de son choix. Le degré de personnalisation proposé par OxygenOS est toujours appréciable, avec trois formats d’icônes, un thème sombre et la possibilité de choisir la « couleur d’accentuation » qui vient habiller les différents menus. En prime, OnePlus a le bon goût de ne pas imposer d’applications inutiles et polluantes, comme peuvent le faire certains concurrents. A l’arrivée, son interface Android est l’une des plus abouties du marché. Notons en revanche que nous avons souffert d’un très léger « jelly effect », un effet de distorsion au moment de faire défiler les informations à l’écran.
Une brute, une vraie
Avec un Snapdragon 835 cadencé à 2,45 GHz et un écran Amoled de 5,5 pouces, le OnePlus 5 est logiquement le meilleur ami des joueurs. Pour le comparer à la concurrence, nous avons utilisé plusieurs types de benchmarks. Sous AnTuTu 6 (général), le OnePlus 5 talonne le trio de tête (Galaxy S8, iPhone 7 et HTC U11), mais devance les Xiaomi Mi6 et Sony Xperia XZ Premium. Les tests 3D lui sont plus favorables, avec une seconde place – 72 379 points contre 72 684 points pour le Samsung Galaxy S8 et 70 954 points pour le HTC U11.
Mais les benchmarks ne suffisent pas à mesurer la réactivité d’un smartphone – OnePlus est d’ailleurs accusé de faire augmenter artificiellement les résultats de son smartphone. Pour le pousser dans ses retranchements, nous avons joué à Riptide GP : Renegade pendant de longues heures, avec la qualité graphique maximale. La fluidité est toujours restée exemplaire. Ce fut également le cas avec d’autres titres comme Real Racing 3. Sur la version équipée de 6 Go de mémoire vive comme sur celle équipée de 8 Go, l’OS n’a jamais souffert de l’ouverture de multiples applications. En associant ces performances à son excellente surcouche logicielle, le OnePlus 5 offre une expérience utilisateur au moins aussi bonne que celles de ses concurrents vendus autour des 800 euros.
En plus d’être un excellent sprinteur, le OnePlus 5 est un superbe marathonien. En une semaine d’utilisation, nous n’avons jamais été à cours de batterie. En fin de journée, nous sommes plusieurs fois restés au-dessus de la barre des 40%, malgré une utilisation intensive. Ce ressenti s’est confirmé en laboratoire par notre mesure d’autonomie polyvalente, qui mélange, entre autres, la navigation Web et la lecture vidéo. Là encore, le OnePlus 5 est au niveau des leaders… pour ne pas dire meilleur. Avec une endurance de 14h12 – 13h06 pour la version 6 Go, il se paie le luxe de surpasser le Samsung Galaxy S8 (12h16) et le Xiaomi Mi6 (11h34). Les deux autres smartphones équipés d’un Snapdragon 835 sont loin derrière : le Sony Xperia XZ Premium s’est éteint après 9h49 quand le HTC U11 n’a survécu que 07h46. Le OnePlus 5 a pu être entièrement rechargé en 92 minutes.
Mode portrait : mission réussie
Jusqu’à maintenant, les smartphones signés OnePlus s’attaquaient surtout aux modèles haut de gamme tournant sous Android. Avec le OnePlus 5, la mission est plus ambitieuse. A l’instar du Xiaomi Mi6 ou de l’Asus Zenfone Zoom S, il embarque deux capteurs photo, avec deux focales différentes. La seconde étant plus resserrée, elle est adaptée au portrait… comme sur l’iPhone 7 Plus. Le OnePlus 5 est donc le premier smartphone premium et distribué en France à venir titiller Apple dans le domaine. Et il le fait plutôt bien.
Voir toutes les photos prises avec le OnePlus 5 en haute définition
Comme sur l’iPhone 7 Plus, le second capteur permet aussi de prendre des mesures de distance pour générer artificiellement un effet bokeh, flou d’arrière-plan. La configuration du OnePlus 5 est toutefois différente. Le capteur principal (16 Mpix) profite d’une focale de 24 mm, habituelle sur les smartphones. Sur le second capteur, on monte à un équivalent 38 mm, contre 56 mm pour l’iPhone 7 Plus. Nous avons calculé ce chiffre en nous basant sur le zoom optique proposé par le OnePlus 5, de x1,6 « seulement », et non x2 comme chez Apple.
Dans les faits, le mode portrait du OnePlus 5 est moins resserré que celui de l’iPhone 7 Plus, avec un flou d’arrière-plan moins important. En comparant quelques clichés, on constate que le pari est pourtant réussi. Si aucun fabricant ne parvient parfaitement à gérer la transition entre zone floue et zone nette, OnePlus est celui qui s’approche le plus de ce que sait faire Apple, avec en prime des couleurs moins rouges et donc plus naturelles. En basses lumières, le second capteur du OnePlus 5 permet d’obtenir des images bien plus détaillées que celles de l’iPhone. Pour les photographes les plus aguerris, l’iPhone 7 Plus garde un léger avantage, inhérent au choix des composants, avec des focales très complémentaires. Pour beaucoup, le OnePlus 5 fournira des clichés tout aussi agréables.
Fin 2016, le OnePlus 3T nous avait déçus par sa qualité photo. Son successeur rattrape son retard – nous rappelant les belles prouesses du OnePlus 2 – et vient (là encore) se placer au niveau des meilleurs. En pleine lumière, le piqué d’image est excellent, avec des clichés très détaillés. Sur la base de photos prises dans des conditions idéales, nous avons offert la note maximale au OnePlus 5.
En basses lumières, OnePlus fait aussi de gros progrès. Dans un environnement plus sombre, le niveau de détails reste suffisant, avec une bonne exposition lumineuse. Le OnePlus 5 n’atteint pas les performances des Samsung Galaxy S8 et LG G6, mais s’en approche. La qualité vidéo (jusqu’en 4K) est également au rendez-vous – malgré quelques légères saccades – tout comme la qualité du capteur photo de façade (16 Mpix).
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