Pour la première fois, LG commercialise un modèle haut de gamme grand format en fin d’année. La marque adopte ainsi un calendrier analogue à ceux de Samsung – avec son Galaxy Note 8 – et Huawei – avec son Mate 10 Pro. Le LG V30 est équipé d’un écran 6 pouces OLED bord à bord, d’un processeur Snapdragon 835 avec 4 Go de mémoire vive (64 Go de stockage) et d’un double module photo. Il est lancé à 899 euros.
Le plus beau smartphone du marché ?
Le LG G6 était le premier smartphone au format 18:9 à arriver sur le marché français. Malgré ses proportions identiques, le V30 profite d’un design très différent, avec une apparence moins métallique. L’écran est encadré par de fines bandes noires et quatre coins arrondis. De face, l’appareil ressemble à s’y méprendre au Samsung Galaxy S8+, la dalle incurvée en moins. En l’absence de reconnaissance faciale ou d’iris, le nombre de capteurs présents est moins important. En façade, les deux éléments les plus identifiables sont le capteur photo frontal (5 Mpix) et l’écouteur.
C’est à l’arrière que le LG V30 prend le dessus sur les Samsung Galaxy S8+ et Galaxy Note 8. Le double module photo est encadré par une longue ellipse, sous laquelle se place le capteur d’empreintes digitales. Alors que Samsung a opté pour un emplacement très peu confortable, le système de reconnaissance biométrique de LG tombe parfaitement sous le doigt. Il vaut mieux, dans la mesure où il s’agit également du bouton d’alimentation.
La prise USB Type-C se trouve sur la tranche inférieure. La prise jack est quant à elle logée sur la tranche supérieure. Avec un poids de 158 grammes pour 7,3 mm d’épaisseur, le V30 est très confortable à prendre en main. Malgré ses ressemblances avec le S8, le boîtier de LG est encore plus réussi. A nos yeux, le LG V30 est l’un des plus beaux smartphones passés par notre labo.
Un écran bleu azur
Ces dernières semaines, les écrans fabriqués par LG ont fait parler d’eux. Et pas vraiment en bien. Les dalles produites par le sud-coréen équipent en effet le Pixel 2 XL de Google, victime de brûlures d’écran peu après le début de sa commercialisation. Le manque de fidélité de leurs couleurs a également été critiqué par nos confrères américains. Nos tests d’écran confirment ces défauts, tout en permettant de les relativiser.
Comme nous l’avons expliqué dans notre papier dédié à la qualité d’affichage du V30, la colorimétrie de son écran est perfectible avec un Delta E 2000 moyen de 5,25, contre 4,13 pour le Samsung Galaxy S8 et 2,93 pour l’iPhone X. En cause, une prédominance du bleu qui s’intensifie considérablement dès lors que l’on incline l’appareil. Une dérive contre laquelle l’utilisateur ne peut malheureusement pas grand chose.
En revanche, LG permet de jouer sur les tonalités de l’écran dans les paramètres. Le mode « Meilleur pour Films » permet par exemple de faire chuter le Delta E à 3,95 en affichant des couleurs plus chaleureuses. Pourvu que l’on se trouve en face du smartphone, l’amélioration est notable.
Enfin, la dalle OLED du V30 est suffisamment lumineuse (477 cd/m²), parfaitement contrastée et profite d’une résolution de 537 ppp – 2880 x 1440 pixels pour une diagonale de 6 pouces. A 899 euros, on pourrait exiger une qualité d’affichage plus proche de la perfection. Mais les défauts de l’écran du V30 – essentiellement la prédominance du bleu lorsque le smartphone est incliné – ne seront pas éliminatoires pour l’immense majorité des utilisateurs.
Pas d’Android Oreo
La surcouche signée LG est fidèle à ce que le fabricant propose depuis plusieurs années. Elle est épurée, malgré la présence d’une vingtaine d’applications installées nativement (hors suite Google). Par défaut, l’interface est dénuée de tiroir d’applications. Ces dernières s’accumulent donc sur les différentes pages d’accueil, comme sur iOS. Il est néanmoins possible d’activer la fonction pour retrouver un environnement plus familier.
La principale nouveauté logicielle est l’arrivée d’une barre flottante, qui semble répondre aux fonctions liées aux écrans incurvés de Samsung. Malheureusement, ses possibilités sont réduites. Dans la majorité des cas, elle ne permet d’accéder qu’à une liste réduite de raccourcis – appareil photo frontal, prise de notes ou calendrier. Une option trop gadget pour améliorer vraiment l’expérience utilisateur.
On apprécie toujours certaines spécificités des smartphones LG comme le bouton d’alimentation / capteur d’empreintes digitales à l’arrière, associé à une fonction de « double tapotage » pour réveiller l’écran, très utile lorsque le smartphone est posé sur un bureau. La fonction « Always-on display » permet quant à elle d’afficher l’heure et les notifications sur l’écran éteint. Hélas, le LG V30 est livré sous Android Nougat. A 500 euros, cela aurait été un défaut. A 900 euros, c’est une faute, surtout avec un concurrent comme le Huawei Mate 10 Pro, vendu 100 euros de moins, sous Android Oreo.
Un Quad DAC vraiment utile ?
LG communique par ailleurs sur les performances acoustiques de son appareil. La marque s’appuie sur la présence d’un Quad DAC, dont les versions européennes du G6 avaient été privées. Sa surcouche permet d’activer ou non ce composant et donc d’évaluer son intérêt. Associé à un casque Bose QuietComfort 35 relié en filaire, le V30 a restitué un son excellent. En désactivant le Quad DAC, le son délivré était… excellent. Car c’est à la fois la faiblesse et la qualité du mobile : si ses capacités audio sont excellentes, elles ne se démarquent pas franchement de celles des meilleurs du marché.
Puissance et autonomie au rendez-vous
Avec un processeur comme le Snapdragon 835, le LG V30 est logiquement l’un des appareils les plus puissants. Mais comme on peut le voir sur le tableau ci-dessous, il ne domine pas tous ses rivaux, du moins au niveau des benchmarks. Le smartphone se retrouve en retrait par rapport aux iPhone X, Huawei Mate 10 Pro, OnePlus 5T et Samsung Galaxy S8.
Mais il ne faut pas se fier qu’à ce classement, dont les écarts sont parfois infinitésimaux. A l’usage, la réactivité du LG V30 est excellente, malgré sa définition Quad HD+ – le smartphone peut de plus être utilisé en Full HD+ même s’il n’est pas réglé par défaut dans cette définition. En jeu, la fluidité est également très bonne. Elle nous a même semblé légèrement meilleure que sur notre Samsung Galaxy S8 tout en restant inférieure à celle du OnePlus 5T, notre référence sous Android.
La batterie de 3 300 mAh n’est pas mise à mal par la solide configuration du V30. Lors de notre test d’autonomie polyvalente, il s’est éteint après 13h29. Une jolie prouesse. Dans les faits, l’autonomie du smartphone varie beaucoup d’un jour sur l’autre, selon les sollicitations de l’utilisateur. En utilisation classique, il n’aura aucun mal à terminer la journée. Si vous passez de longues heures à faire de la photo (un usage particulièrement énergivore), il faudra prévoir une pause recharge dans le courant de l’après-midi.
Une offre photo toujours remarquable
Comme les terminaux de la gamme G, le V30 est équipé d’un double module photo, avec une focale grand angle (f/1.6, 16 Mpix) et une focale très grand angle (f/1.9, 13 Mpix). A l’heure actuelle, seul Asus a repris l’idée à son compte, avec le Zenfone 4. Dans le sillage d’Apple, la majorité des fabricants misent davantage sur le mode portrait. Pourtant, utiliser son smartphone pour capturer des paysages est tout aussi fréquent, voire plus. Nous ne pouvons qu’approuver la stratégie de LG.
Voir les photos prises avec le LG V30 en haute définition
La qualité d’image est d’ailleurs au rendez-vous, dans la plupart des conditions. En plein soleil, le piqué est excellent et les couleurs réalistes. Le V30 n’est pas parfait pour autant. On constate d’abord un lissage plus important que sur le G6, aboutissant à une légère perte de détails. Si vous comptez uniquement exposer vos clichés sur Facebook et Instagram, sachez que vos amis n’y verront aucune différence. En revanche, LG n’arrive pas encore à offrir la même rapidité de prise de vue que les meilleurs, à savoir Samsung et Apple.
En basses lumières, l’accentuation du lissage est plus problématique. La perte en détails se fait davantage ressentir et s’accompagne d’un moins bon niveau d’exposition qu’avec le G6. Là encore, le résultat est à la hauteur d’un produit haut de gamme, mais on aurait aimé voir de légers progrès plutôt qu’une légère régression. On espère que des mises à jour logicielles permettront de rectifier le tir.
L’apport du second objectif très grand angle est indéniable. Nous avons apprécié de pouvoir jouer entre deux points de vue d’une même scène. La qualité d’image est inférieure à celle du premier capteur – surtout en basses lumières – et les tonalités ont tendance à tirer sur le rouge. Un rapide passage par une appli de retouche photo permet d’obtenir des clichés bien plus équilibrés. En vidéo, le LG V30 est peut-être ce qui se fait de mieux actuellement. Même en Full HD, le niveau de détails est excellent, les couleurs sont fidèles et la stabilisation exemplaire.
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