Nous vous le révélions il y a quelques jours, Huawei devrait rester sur la liste noire des États-Unis en 2020. Cette situation interdit à la marque chinoise d’installer les services Google sur ses smartphones, ce qui rend ces derniers incompatibles avec de nombreuses applications. Conscient de ce problème, Huawei compte investir massivement dans le développement de son propre écosystème afin de prendre son indépendance totale. Le problème, c’est qu’un tel travail pourrait prendre des années… et que le marché ne compte pas l’attendre.
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Puisque le malheur des uns fait le bonheur des autres, cette situation inédite pourrait profiter à d’autres constructeurs. Le marché français du smartphone pourrait être bouleversé dans les prochains mois.
Xiaomi va monter ses prix
Le grand gagnant de cette histoire pourrait être Xiaomi. Présent sur le marché français depuis 2018, la marque chinoise s’est d’abord fait connaître avec des produits à l’incroyable rapport qualité-prix, comme le Redmi Note 8T. La stratégie de Xiaomi pourrait évoluer en 2020 afin de profiter du vide laissé par Huawei.
Ces derniers temps, nous avons déjà pu observer quelques changements dans la stratégie de la marque. Si vous habitez dans une grande ville, il est fort probable que vous ayez croisé des publicités pour son dernier smartphone, le Mi Note 10. À vrai dire, Xiaomi en placarde de partout. Nous avons même été surpris de découvrir dans le métro parisien une publicité pour le Mi Note 10 « par Xiaomi & Android ». Le groupe chinois enfonce le couteau dans la plaie de son compatriote et fait savoir que, lui, dispose bien du système d’exploitation de Google. Des publicités à la télévision sont également diffusées tous les soirs, ce qui peut surprendre au vu des tarifs demandés par les chaînes.
Xiaomi a clairement augmenté son budget marketing. Tout cela va à l’encontre de ses principes initiaux qui consistent à limiter les dépenser pour proposer des produits abordables.
Justement, parlons des prix des smartphones Xiaomi. Selon les informations de 01net.com, la marque annoncera au MWC Barcelona les Mi 10 et Mi 10 Pro, des smartphones haut de gamme commercialisés… plus de 800 euros. Pour absorber ses nombreuses dépenses marketing, sa montée en gamme et l’arrivée de la 5G, Xiaomi n’a plus d’autre choix que de faire grimper les prix. Ces appareils devraient d’ailleurs être proposés chez tous les opérateurs avec des subventions en cas d’achat de forfait.
Le Mi Note 10, le smartphone milieu de gamme que l’on voit dans de nombreuses publicités, coûte lui aussi plus cher que les autres smartphones de la marque. Son prix de 549 euros est plus élevé que celui de certains appareils haut de gamme Xiaomi.
En amont de cet article, nous avons souhaité nous entretenir avec Xiaomi pour discuter de sa stratégie de 2020. La marque a bien reçu nos questions mais n’a pas souhaité y répondre.
Oppo recherche la notoriété
L’autre « chouchou » des opérateurs, c’est Oppo. Arrivé fin 2018 sur le marché français, le constructeur chinois dispose depuis ses premiers jours d’un important budget marketing. Son nom est affiché partout (Roland Garros, Wimbledon, FC Barcelone et League of Legends font partie de ses partenaires) et la marque chinoise profite d’une belle exposition chez les opérateurs. À l’entrée d’un magasin Orange, le Reno 2 est d’ailleurs un des premiers mobiles que l’on aperçoit.
Interrogé sur sa stratégie 2020, Oppo nous explique poursuivre sa quête de notoriété. La marque va continuer ses opérations de « sponsoring » et pourrait même en ajouter d’autres prochainement. L’entreprise se félicite d’être désormais présente chez la grande distribution (Carrefour par exemple) et de proposer ses smartphones dans toutes les boutiques Orange et Bouygues de France. Il lui reste encore à convaincre SFR et Free de lui offrir la même visibilité.
En ce qui concerne sa position sur Huawei, Oppo jure « ne pas s’intéresser aux concurrents ». La marque pourrait néanmoins récupérer certains emplacements chez les opérateurs. Plusieurs sources avec lesquelles nous avons discuté s’amusent d’ailleurs de cette situation : « grâce à Huawei, les gens n’ont plus peur des marques chinoises ».
Vivo prépare son arrivée
Absent du marché français aujourd’hui, le Chinois Vivo a confirmé il y a quelques jours son arrivée en Europe. Soyons honnêtes, cette nouvelle ne nous a pas surpris. Chez 01net, nous entendons parler de Vivo depuis de nombreuses semaines. La marque aurait d’ailleurs recruté quelques cadres de grandes marques comme Samsung et… Huawei. Son objectif est d’avoir une équipe de choc pour rapidement s’attaquer au marché français.
Selon nos informations, Vivo ne viendrait pas concurrencer ses cousins Oppo et OnePlus (ils appartiennent au même groupe) au lancement. La marque se concentrerait sur l’entrée de gamme, un secteur sur lequel elle pense pouvoir obtenir des parts de marché importantes. Pour ce faire, Vivo aura besoin de multiples partenariats pour faire connaitre sa marque et proposer des subventions sur ses produits.
Vivo officialisera sa stratégie à Barcelone en février et devrait arriver en France au plus tard cet été.
Realme s’attaque à Honor
Enfin, le dernier constructeur chinois intéressé par les problèmes de Huawei est Realme. Comme Oppo, Vivo et OnePlus, cette marque est la propriété du groupe BBK Electronics. Elle propose depuis 2019 ses smartphones à prix cassés en France. L’année 2020 devrait être celle où Realme va tout faire pour se faire connaître, toujours en cassant les prix. La stratégie de la marque semble néanmoins plus proche de celle de Honor que de Huawei. Sur le court terme, aucun partenariat avec les revendeurs n’est prévu.
Le lancement des P40 fin mars sera l’épreuve de feu de Huawei. La marque chinoise réussira-t-elle à proposer ses produits de partout et, surtout, à les vendre ? Dans cette situation encore incertaine, tout est encore possible dans un marché du smartphone qui pourrait être bousculé. En dehors des constructeurs chinois qui mettent le paquet pour piquer à Huawei sa place, l’autre grand gagnant de cette histoire a de grandes chances d’être Samsung. Mais Huawei, première entreprise tech chinoise, a largement de quoi se défendre pour freiner ses compatriotes…
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