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Ultra HD, OLED, Full LED, HDR… Décryptez les fiches techniques des TV comme un pro

Multiplication des logos, détails techniques incompréhensibles, discours marketing obscurs… Pas facile de se faire une idée sur la qualité d’un téléviseur. 01net.com vous livre quelques clés pour être sûr de ne pas vous tromper.

Acheter un téléviseur, quel casse-tête ! Les sites de commerce en ligne regorgent d’informations peu claires pour le non-initié. À l’inverse, en magasin, les fiches techniques sont souvent trop dépouillées et les vendeurs… pas toujours de bon conseil. Pas facile, du coup, de tout comprendre et de ne pas se laisser embobiner. La rédaction de 01net.com vous aide à vous y retrouver entre logos et jargon afin d’identifier les principaux critères à favoriser et les pièges à éviter.

Luminosité et contraste : les basiques

Nous ne nous attarderons pas sur les indications de luminosité et de contraste tant leur interprétation est évidente. Simple : plus les valeurs sont élevées et plus vous en prendrez plein les yeux… en théorie en tout cas. En effet, dans cette guerre des chiffres, les données ressemblent plus à de la communication marketing qu’à un véritable bénéfice pour le client. D’ailleurs, les tests que nous réalisons nous permettent de vérifier que ce ne sont pas toujours les télés les plus lumineuses qui affichent la meilleure qualité d’image.

Heureusement, certaines certifications telles que l’Ultra HD Premium fixent un cahier des charges qui a le mérite d’établir de bonnes bases pour les consommateurs. Nous y reviendrons. Sachez tout de même que la luminosité se manifeste en candela par mètre carré ou en nits (c’est la même chose). Quant au contraste, il est exprimé sous forme d’un rapport (« 1200:1 », par exemple). Deux chiffres qui représentent l’écart maximum entre la luminosité d’un pixel blanc et d’un noir. 

Full HD ou Ultra HD ?

À l’exception de certains téléviseurs de petite taille (en deçà de 32 pouces) dont la définition demeure en 720p, les écrans affichent désormais majoritairement des définitions Full HD et Ultra HD. Inutile de trop s’étendre sur la première, bien connue de tous et qui comporte 1920 x 1080 pixels (soit environ 2 millions de pixels).

01net.com – Dans ce magasin Fnac, l’espace télé est bien occupé par les cartons en cette période de pré Coupe du Monde.

Concernant l’ultra HD, la définition est multipliée par deux, ce qui donne 3840 colonnes par 2160 lignes pour un total de 8,3 millions de pixels. Il est à noter aussi que l’ultra haute définition est aussi appelée abusivement 4K. Abusivement, car il y a une véritable différence entre UHD et 4K. En l’occurrence, la 4K affiche 4096 x 2160 pixels, un format d’image 1,85:1 utilisé pour la diffusion cinéma. Mais elle n’est pas utilisée sur les téléviseurs. On trouve, en revanche, de véritables produits 4K du côté des vidéoprojecteurs très haut de gamme, notamment chez Sony ou LG.

01net.com – La multiplication de logos peut prêter à confusion.

Autre abus de langage : il ne faut pas confondre définition et résolution d’image. Cette dernière s’exprime en pixel par pouce (PPP) et correspond à une densité de pixels sur la dalle. Plus la valeur est élevée et meilleure sera la précision de l’image. Autrement dit, plus votre écran Ultra HD est grand, moins sa résolution sera importante, puisque la définition demeure identique d’un modèle à l’autre.

LCD, OLED ou QLED ou Nanocell  ?

Les constructeurs de TV s’appuient à l’heure actuelle sur deux principaux types de dalles, à savoir le LCD (écran à cristaux liquides) et l’OLED (diodes électroluminescentes organiques). La première est toujours la plus répandue en raison de son coût plus faible. Désormais très bien maîtrisée des fabricants et produite en masse, cette techno permet de proposer des télés abordables, y compris sur des dalles Ultra HD de très grande taille.

Le LCD requiert une source d’éclairage disposée sous forme de rampes sur les côtés du téléviseur. Avantage : les constructeurs peuvent multiplier les sources de lumière et donc créer des dalles particulièrement lumineuses. Inconvénients : la profondeur des noirs laisse parfois à désirer et on peut noter un effet de halo lumineux autour des sujets ou des objets.

Un phénomène qu’on ne constate pas sur les dalles OLED. Celles-ci étant autoémissives, chaque pixel diffuse sa propre lumière. Du coup, les dalles OLED ont un taux de contraste dit « infini ». Cela se matérialise à l’usage par des couleurs sublimes et des noirs absolus, ce qui est bluffant lorsque vous regardez un contenu dans l’obscurité… Revers de la médaille, les dalles OLED sont un peu moins lumineuses. Et si tous les téléviseurs OLED ne se valent pas, signalons tout de même que si vous achetez un téléviseur Sony (lire notre test du 65AG9), Panasonic (lire notre test du 65GZ2000), ou encore Philips (lire notre test du Philips OLED854) c’est bel et bien LG qui en fabrique la dalle. La différence de qualité se fera ensuite sur les traitements du processeur et les réglages propres à chaque constructeur.

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Si la technologie OLED reste la championne du contraste, les dalles LCD s’améliorent grâce au renfort de technologies tierces telles que QLED chez Samsung ou Triluminos de Sony. Toutes deux utilisent des points quantiques (Quantum Dots) pour renforcer le contraste. De quoi reproduire, en théorie en tout cas, plus de 95% de l’espace colorimétrique DCI-P3, le standard au cinéma. LG a lui développé sa technologie Nano Cell Display qui applique un filtre sur la lumière pour rendre chaque couleur plus pure.

Eclairage : LED, Edge LED, Full LED ou mini-LED ?

La façon dont une dalle est éclairée peut très nettement faire varier son rendu. Le rétroéclairage dispose aussi de ses spécificités et d’une série de technologies concurrentes.

Dans tous les cas, la source lumineuse est composée de LED de tailles variables et organisées de différentes manières à l’arrière de la dalle. Dans le bas du panier, on trouve les modèles intégrant un rétroéclairage appelé Edge (ou Edge LED). Dans ce cas de figure, les rampes de LED (blanches) sont installées sur les côtés de la dalle, ce qui provoque parfois des fuites de lumière. Lorsqu’elles sont placées en haut et en bas de l’écran, on peut d’ailleurs constater que les bandes noires d’un film ont tendance à virer au gris.

Sur les gammes supérieures de TV, les constructeurs se disputent des technologies de rétroéclairage dit « par zone », appelées Micro Dimming, Premium, Nano LED ou encore Local Dimming et Full Local Dimming. Ici, les LED sont éclairées par zone derrière la dalle. L’électronique peut ainsi faire varier l’intensité lumineuse de ces zones pour produire de meilleurs contrastes. L’indication de la présence d’une telle dalle est déjà un argument favorable pour le téléviseur. Malheureusement, très peu de constructeurs communiquent sur le nombre de zones lumineuses intégrées. Or, plus elles sont en nombre, meilleure sera la qualité d’image. A titre d’exemple, l’un des téléviseurs les plus ambitieux de cette année 2020, le Q950T de Samsung annonce un éclairage Full Local Dimming sur 520 zones. 

L’avenir des technologies d’éclairage passe par la miniaturisation des LED. A ce jeu, deux technologies se font face : le micro-LED cher à Samsung et à son mur, « The Wall » et le mini-LED, une technologie portée surtout par le constructeur chinois TCL. Si la première semble plus prometteuse sur le papier, avec notamment la possibilité de moduler la forme de son écran à l’envi, la seconde a le mérite d’exister déjà dans le commerce. En effet, le TCL X10 dispose de la technologie mini-LED, et de ses 15 360 LED (contre 300 sur des dalles LCD classiques) réparties sur 768 zones et il est disponible en magasin. 

Dalle 8 ou 10 bits ?

Vous verrez sans doute l’indication 8 ou 10 bits sur les fiches des appareils. Si celle-ci n’y figure pas, sollicitez un vendeur ou prenez le temps de faire une recherche sur Internet pour obtenir cette information. Et pour cause, cette donnée traduit le niveau de nuances que la dalle est capable d’afficher pour chaque couleur. Une dalle 8 bits peut produire 256 nuances de teinte, pour chaque couleur primaire (rouge/vert/bleu), soit un total de 16 millions de couleurs (256 x 256 x 256).

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Voilà comment se matérialisent les effets de trame sur les aplats de couleurs sur les mauvaises dalles.

Les dalles 10 bits multiplient sérieusement le nombre de couleurs, qui passe à 1 milliard grâce à 1024 nuances de rouge, de vert et de bleu. Cette plus grande palette de couleurs a deux avantages : le premier est d’offrir une précision plus importante dans les nuances et donc d’obtenir à l’écran des dégradés de couleurs plus propres. Le phénomène de « color banding » (voir notre image ci-dessus) est moins présent.

Second atout des dalles 10 bits : étant donné qu’elles peuvent produire davantage de nuances, elles étendent l’espace colorimétrique. En l’occurrence, il passe du Rec.709 (correspondant à environ 35% du spectre visible par l’oeil humain) au Rec.2020, correspondant à 85% du spectre.

Ajoutons que le standard Dolby Vision fait également mention de dalles 12 bits, capables de produire jusqu’à 68,7 milliards de couleurs. Les vendeurs spécialisés vous parleront peut-être aussi de l’espace DCI-P3. Il s’agit en l’occurrence de l’espace colorimétrique utilisé pour le cinéma numérique, couvrant environ 75% du spectre visible par l’œil humain. Attention, il existe deux espaces colorimétriques DCI-P3 selon que l’on parle de cinéma ou de Blu-ray. Ils diffèrent sur un détail seulement, la position du point blanc (à 6300 K au cinéma et à 6500 K pour les Blu-ray).

HLG, HDR10, HDR10+ ou Dolby Vision ?

Derrière ces labels se cachent des technologies visant à rendre l’image plus dynamique, grâce à des traitements vidéo que chaque constructeur exploite à sa sauce. D’où le terme HDR pour High Dynamic Range qui, en opposition au SDR (Standard Dynamic Range), exploite une plage dynamique de couleurs étendue. Ces optimisations sont rendues possibles grâce aux métadonnées présentes dans le flux vidéo du signal source et exploitées par les constructeurs… chacun à leur manière.

C’est d’ailleurs la promesse principale de ce traitement vidéo : tirer parti des informations dans la source vidéo de façon à faire ressortir les détails dans des scènes sombres et améliorer encore les contrastes dans les scènes lumineuses.

Voilà pour le postulat, mais plusieurs normes se font concurrence… et c’est un vrai casse-tête.

  • Au sein même du HDR, il y a d’abord le HDR10. La technologie est dans le cas présent intégrée à une dalle 10 bits et le signal source dispose de trois informations de luminance : la luminosité max, moyenne et minimum. Des métadonnées à partir desquelles l’électronique du téléviseur va appliquer des réglages sur toute la longueur du film.
  • Le HDR10+ reprend lui aussi ces informations de luminosité, mais elles sont désormais détaillés scène par scène et non plus sur la totalité du contenu. C’est aujourd’hui la déclinaison la plus évoluée du HDR10, qui se concrétise par ailleurs sur les téléviseurs par des réglages plus poussés. L’utilisateur peut en effet jouer de manière plus ou moins importante sur les effets depuis les menus du téléviseur. C’est le format mis en place par Samsung et le constructeur coréen en est aussi le principal partisan.

Le HDR10+ est sérieusement concurrencé par le Dolby Vision. Dolby, partenaire des studios de cinéma depuis des décennies, propose lui aussi une technologie similaire : là encore, il s’agit d’offrir une gestion de la luminosité (et donc des contrastes) scène par scène. Le Dolby Vision est aussi la promesse d’un équipement pour l’avenir : Dolby assure que sa techno est d’ores et déjà compatible avec une montée en puissance de la luminosité à 10 000 nits (10 000 cd/m²). Dans la guerre que se livrent Samsung et Dolby, l’américain semble avoir pris une avance assez nette en s’alliant les principaux constructeurs de TV.

Le HLG (Hybrid Log Gamma) est une autre variante de HDR développée par une chaîne anglaise, la BBC et une japonaise, la NHK. L’objectif de ce format très ouvert, c’est dé démocratiser le HDR en permettant sa retranscription sur des TV limités au SDR. Il s’agit bien sûr d’un format minoritaire sur le marché mais une télé compatible HLG est un plus. 

Dimitri Charitsis – 01 Net – Le rayon TV de Darty se prépare pour l’Euro 2020.

Bien entendu, pour profiter de ces réglages avancés, il faut que toute la chaîne soit compatible : si vous craquez pour un téléviseur Dolby Vision, il vous faudra aussi un lecteur Blu-ray compatible, et un film Blu-ray lui-même doté de ces informations. À défaut, les plates-formes de streaming comme Netflix, Amazon Prime et Disney+ indiquent le format de diffusion disponible.

Ultra HD Premium

Il se peut que vous soyez aussi confronté en magasin au label Ultra HD Premium. Celui-ci a été créé par l’Ultra HD Alliance, visant à définir une sorte de cahier des charges des téléviseurs ultra haute définition de qualité, respectant des minima en matière de luminosité et de contraste. En l’occurrence, l’Ultra HD Premium impose que la définition de l’image soit en UHD (3840 x 2160 pixels) et que la dalle intégrée au téléviseur réponde à une norme 10 bits ou plus. En découlent alors des exigences en matière de colorimétrie.

01net.com – Le logo Ultra HD Premium se retrouve aussi au dos des pochettes Blu-ray UHD compatibles.

Pour profiter du label Ultra HD Premium, les téléviseurs doivent disposer d’une électronique compatible avec l’espace colorimétrique REC.2020 et capable d’assurer au moins 90% de l’espace DCI-P3. Enfin, la luminosité de dalle doit être de 1000 nits en pic, ce qui traduit souvent à l’usage une bonne luminosité pour tirer profit des technos HDR et/ou Dolby Vision.

La fluidité de l’image

Si vous on parle de dalle 800 Hz en magasin, esquissez un sourire par politesse, mais gardez en tête que c’est du pur discours marketing. Il n’existe pas de dalle Ultra HD dont la fréquence dépasse les 100 Hz. Cette donnée signifie que la dalle est nativement capable d’afficher jusqu’à 100 images par seconde. Pour aller au-delà, les constructeurs utilisent ensuite des technologies aux noms les plus fantasques, qui consistent à créer des images supplémentaires pour berner l’oeil humain.

Il se peut alors que vous soyez confronté à un indice de fluidité. Il s’agit là encore d’une donnée constructeur qui peut d’ailleurs se présenter sous différents acronymes. Samsung l’a baptisé PQI (Picture Quality Index), LG l’appelle PMI (Picture Mastering Index) et Philips PMR et PPI  (Perfect Motion Rate / Picture Performance Index). À la manière de la luminosité et du taux de contraste, ce qu’il vous faut retenir c’est que plus la valeur est élevée, plus la télé est capable d’afficher des images en mouvement de façon fluide et précise. C’est une donnée technique essentielle pour les amateurs de sport notamment. 

Vous voilà armé pour décrypter les principales indications présentes sur les fiches techniques des téléviseurs. Pour autant, d’autres informations n’y figureront sans doute pas. C’est pourquoi la lecture des tests demeure le meilleur moyen de connaître la qualité et les défauts de chaque téléviseur.

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David Nogueira avec Dimitri Charitsis