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Le gendarme des télécoms veut imposer la 5G sur tout le territoire… en 2030

Le basculement de tous les sites mobiles en 5G devrait prendre une dizaine d’années dans notre pays. En attendant, l’Arcep entend exiger qu’au moins deux grosses villes soient couvertes par opérateur d’ici la fin de l’année 2020.

Le projet des conditions d’attribution de la 5G dans la bande 3,4-3,8 GHz vient d’être dévoilé par l’Arcep, qui met aujourd’hui son texte en consultation. Des modifications seront possibles jusqu’au 4 septembre, date à laquelle les modalités seront fixées, puis transmises au gouvernement. 310 MHz seront proposés aux candidats, qui pourront obtenir au minimum 40 MHz et au maximum 100 MHz. Les fréquences seront attribuées pour 15 ans avec une éventuelle prolongation de 5 ans. Deux rendez-vous intermédiaires sont déjà prévus en 2023 et 2028. Les candidats seront tous soumis à une première série d’obligations.

3 000 sites en 2022

L’Arcep veut imposer notamment qu’au moins deux villes de 150 000 habitants soient couvertes par chaque opérateur sur 50% de sa surface d’ici la fin de l’année 2020, ce qui devrait permettre d’atteindre une dizaine de communes au total. 3 000 sites seraient ensuite exigés en 2022, 8 000 en 2024 et 12 000 en 2025. De cette manière, 75% des sites devraient bénéficier de la 5G dès 2022. La majeure partie de la population serait ainsi couverte, environ les deux tiers, mais pas le territoire. Ce dernier fera l’objet d’un calendrier beaucoup plus extensible puisque le gendarme des télécoms prévoit seulement que la totalité des sites en France basculent en 5G à l’horizon 2030. Entre 20 et 25% des sites devront ainsi être situés en zones peu denses, pour ne pas oublier les territoires ruraux. Mais priorité aux entreprises, pas aux simples particuliers.

Un débit de 240 Mbit/s par site mobile

Les opérateurs devront également fournir un débit d’au moins 240 Mbit/s par site mobile. Pour atteindre cet objectif, il sera possible d’agréger plusieurs fréquences, quelque soit la technologie employée. Sachant que le réseau sera partagé, cela ne devrait pas permettre d’atteindre des performances phénoménales sur chaque terminal. Ce qui n’empêchera pas non plus les opérateurs de proposer beaucoup plus. Et le chemin parcouru est énorme si l’on pense aux 60 Mbit/s exigés pour chaque site mobile au lancement de la 4G !

Les axes autoroutiers devront être couverts d’ici 2025, puis les routes en 2027, avec au moins 100 Mbit/s de débit au niveau de chaque site. Le slicing, qui permettra de découper le réseau mobile en tranches logicielles pour des applications critiques prioritaires, devra être déployé au plus tard par les opérateurs en 2023.

Un prix fixe en échange d’obligations renforcées

Surprise, les opérateurs pourront échapper aux enchères et obtenir un bloc de fréquence à prix fixe, à condition de s’engager sur des obligations encore plus ambitieuses et qu’ils ne soient pas plus de quatre candidats. Il s’agira de fournir des offres adaptées pour les verticales, d’améliorer la couverture à l’intérieur des bâtiments ou encore de proposer des box fixes sur le réseau mobile 5G.

Des fréquences additionnelles pourront ensuite être acquises par bloc de 10 MHz, suivant un prix de réserve fixé par le gouvernement. Un système d’attribution hybride donc, qui veut clairement éviter les sommets atteints précédemment par les enchères en Italie et en Allemagne. Les opérateurs ne pourront donc pas se plaindre d’avoir tout dépensé pour les fréquences et de ne plus avoir assez de moyens pour investir dans les infrastructures.

Source : Arcep

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Amélie CHARNAY