Une fois n’est pas coutume, le vice-président d’Iliad Xavier Niel assistait ce matin à la conférence de presse des résultats financiers 2017 du groupe à qui appartient Free. A ses côtés, Alexis Bidinot, le nouveau directeur général délégué d’Iliad. Et à proximité le directeur général Maxime Lombardini et le directeur financier Thomas Reynaud. Soit tout le top management d’Iliad. Du lourd pour annoncer du sérieux. Une fois la bonne santé de Free rapidement commentée, Xavier Niel a enfin annoncé ce que tout le monde attendait depuis trois ans. “La prochaine Freebox sortira avant la fin de l’année. La production des premiers éléments a commencé”, a-t-il affirmé.
Xavier Niel annonce que la FreeboxV7 est en cours de production et sortira avant la fin de l’année #free #FreeboxV7 pic.twitter.com/Jz3URG5HRZ
— 01net (@01net) March 13, 2018
Quand 01net.com lui demande les raisons de ce retard, Xavier Niel s’anime. “On ne retarde pas la sortie de la box par plaisir”, assure-t-il. “Je peux même vous assurer qu’on travaille sur ce boîtier tous les jours avec Alexis Bidinot”. Xavier Niel explique ce temps passé à travailler sur la futur box par une volonté de viser haut. “Il faut qu’on invente quelque chose qui aille au-delà de la TV”, assène-t-il.
Une conjugaison au présent qui en dit long sur la tâche encore à abattre. Si le matériel semble prêt, le logiciel et les services paraissent devoir encore être peaufinés. D’où les quelques mois d’attente… “C’est un travail complexe. On la sortira quand on sera prêts. Il y a beaucoup de paramètres à bouger”, confirme-t-il.
Après un si long silence, Free est attendu au tournant et ne peut pas se permettre de rater son coup. Il sait devoir à nouveau tracer la voie. Le paysage de l’Internet français a évolué depuis la sortie des dernières box de Free mais sans grande rupture.
Du débit en plus et un meilleur Wi-Fi
En trois ans, les besoins en débit se sont accrus, en services aussi, télévisuels notamment. Sur ces deux points, Xavier Niel esquisse des pistes. Côté débit, il lâche ce qui pourrait ressembler à une promesse de lendemain qui chante (pour quelques élus à la fibre tout au moins) : “On peut aller au-delà de 1 Gbit/s de débit”. Xavier Niel veut aussi s’attaquer au problème du Wi-Fi domestique souvent défaillant en termes de capacités et de débit. “Le Wi-Fi, c’est un problème que l’on va solder. Mais pas forcément en intégrant le futur nouveau standard”. L’option d’une box compatible Wi-Fi 802.11.ax semble donc abandonnée.
Le fondateur de Free a aussi écarté une nouvelle fois l’idée d’une box virtualisée, même si certaines fonctionnalités pourraient migrer dans le cloud. “La seule façon de continuer à faire exister les box, c’est de proposer un produit hardware avec des services réels qui ne pourraient pas exister sans”, a-t-il martelé.
Il a enfin laissé le doute planer sur la possibilité qu’elle soit hybride : à la fois fibre et 4G. Quant aux rumeurs d’une box tournée vers l’internet des objets, Xavier Niel a relativisé cette possibilité. “Si l’on dit qu’on va lancer une box spécialisée dans l’internet des objets, on va faire mourir d’ennui tout le monde”, a-t-il commenté en riant. Cela ne veut pas dire que la Freebox V7 n’apportera pas d’innovations dans ce domaine mais que ses nouveautés seront plus larges et plus impactantes au niveau du grand public.
Pour ce qui est de la télévision, Xavier Niel a évoqué le différend récent avec TF1. Selon lui, la prochaine Freebox “devra aussi permettre d’éviter le genre de problèmes” rencontrés avec la chaîne du groupe Bouygues. Comment ? Mystère pour l’instant, mais il est clair que Free ne souhaite pas que ses abonnés se retrouvent à l’avenir soumis à d’éventuels désaccords avec certains fournisseurs de contenus. Un accord de dernière minute avec Netflix pourrait aussi être à l’ordre du jour puisque les deux parties restent actuellement en négociations.
Populariser de nouveaux usages
Xavier Niel a longuement insisté sur le fait qu’il allait sortir la FreeboxV7 avec le même raisonnement qui avait préludé au lancement du triple play. “Quand nous avons inventé le triple play, trois services à 30 euros, nous avons permis aux gens d’accéder à des services dont ils n’avaient pas les moyens”, a-t-il rappelé. “Pour la prochaine Freebox, ce sera pareil. Il faut que l’on crée un effet waouh en popularisant des usages et en inventant une nouvelle façon de consommer”.
La nouvelle Freebox se trouve donc au croisement de nombreux enjeux : matériels et technologiques (Wi-Fi ax, très haut débit, etc.), logiciels et de services. En ce qui concerne Free, elle doit lui permettre de repartir en conquête de ces propres clients et d’un marché qui s’assagit peut-être un peu trop.
Conscients que les attentes sont énormes, Xavier Niel paraît avoir des ambitions… colossales et il le dit : “Il faut que la Freebox V7 […] soit une révolution”. La fin d’année n’a jamais paru aussi loin.
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