L’affaire Panama Papers a dévoilé que 140 personnalités internationales ont utilisé des sociétés offshore pour dissimuler leurs actifs. Mais ils ne sont évidemment pas les seuls à avoir eu recours aux services du cabinet Mossack Fonseca. Parmi les milliers d’anonymes se trouvent des dirigeants de sites pirates qui cherchaient avant tout… la discrétion.
C’est pourquoi on trouve dans ces fichiers le nom de deux anciens employés de Megaupload, que la justice américaine cherche à interroger. Selon le journal néerlandais Trouw repris par TorrentFreak, au début des années 2010, Bram Van der Kolk et Julius Bencko ont monté une société offshore dans les îles Vierges britanniques avec l’aide du cabinet panaméen.
Les deux hommes ont justifié leur acte en expliquant qu’ils voulaient rester anonymes et cacher leurs liens avec Megaupload. « Les îles Vierges britanniques sont pour les entreprises ce que Mega est pour les fichiers : l’anonymat, tant que l’information ne fuite pas depuis la source de cette confiance », a indiqué Bram Van der Kolk.
Ils ne voulaient pas non plus que Kim Dotcom, le patron de Megaupload, soit au courant de leur projet. Non pas parce que leur projet pouvait entrer en compétition avec Megaupload expliquent-ils, mais parce que « Kim ne l’aurait pas autorisé par principe ».
Kim Dotcom a réagi en indiquant qu’en effet le projet de ces anciens collègues entrait en concurrence avec Megaupload mais qu’en plus ils s’étaient servis du code source de Mega pour créer leur propre site.
Les propriétaires de sites pirates s’inquiètent
Ces deux hommes ne sont de toute manière pas les seuls à avoir cherché cet anonymat. Plusieurs sites pirates ont utilisé des sociétés offshore pour dissimuler le nom de leurs propriétaires. Ce qui explique que nombre de sites de liens torrents, d’hébergement de fichiers ou de services de streaming sont domiciliés dans les îles Vierges britanniques, à Chypre, à Jersey, au Panama et aux Seychelles. La diffusion des fichiers de l’affaire Panama Papers pourraient donc avoir des suites judiciaires.
La société mère de The Pirate Bay est ainsi installée aux Seychelles. Et, lors d’un procès, le groupe Brein, qui représente les industries du divertissement aux Pays-Bas a présenté un document montrant que la société avait été enregistrée par Mossack Fonseca. Un document dont le cabinet panaméen a nié l’authenticité.
En tout état de cause, les propriétaires de sites pirates ont de quoi s’inquiéter. Si jamais les noms de leurs entreprises et leurs noms sont révélés, on pourrait assister à un sacré mouvement de panique sur la Toile.
Source :
TorrentFreak
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